26 juin 2021 : hommage à Paul Verlaine au Jardin du Luxembourg

Comme chaque année, les Amis messins et parisiens de Paul Verlaine se sont retrouvés au Jardin du Luxembourg pour rendre hommage au poète. Situation sanitaire oblige, il y avait moins de monde que d’habitude, mais de nombreux pays étaient représentés : l’Italie, la Russie (avec l’Association Marina Tsvetaeva. Etoiles – Averse de Vanves), Taiwan et le Japon !

Poésies, chant, discussions autour de la personnalité unique et pleine de contradictions de Paul Verlaine, tout le monde est reparti ravi et des rimes plein la tête. La réunion s’est terminée par un déjeuner à l’excellent restaurant La Maison de Verlaine basé au 39 rue Descartes, dans l’immeuble où est décédé le poète le 8 janvier 1896.

 

Bon anniversaire, Paul Verlaine !

Chaque 30 mars depuis 1981, le buste de Paul Verlaine au pied de l’Esplanade de Metz se voit remettre une cravate pour l’anniversaire du poète (177 ans cette année !). Les Amis de Verlaine ont donc été particulièrement heureux de se retrouver ce 30 mars 2021 pour remettre à Verlaine non pas une, mais deux cravates, puisque la cérémonie n’avait pu se dérouler l’année passée pour cause de confinement. Comme à l’accoutumée, l’hommage a été accompagné de poésies et de chants sous un beau soleil printanier.

Rendez-vous a été pris avec plusieurs participants pour des spectacles autour de la musique et de la poésie pendant la belle saison.

Conférence « Rimbaud et Verlaine, témoins de la guerre de 1870 »

Le mois de septembre a été celui des conférences à la Maison de Verlaine, puisqu’après celles de Benoît Abert et Kevin Goeuriot, c’est Patrick Serre, historien, qui est venu évoquer Paul Verlaine – et dans une moindre mesure Arthur Rimbaud – dans la guerre de 1870 et la Commune de Paris.

Après les quelques semaines idylliques qui ont suivi son mariage en août 1870, Paul Verlaine s’engage par anticipation dans le 160e bataillon de la garde nationale sédentaire de Paris. Il y connaîtra le froid glacial, les combats le long des fortifications de la ville, mais aussi la camaraderie avec ses compagnons d’armes. Il n’est pas préparé, mais il assume, alors que les désertions sont nombreuses.

Par la suite, il prend fait et cause pour la Commune par idéalisme, car il rêve d’une société plus juste, plus humaine, plus libre, et n’hésite pas à accueillir chez lui deux fugitifs pendant la semaine sanglante.

Il quitte Paris en juillet 1872, accompagné d’Arthur Rimbaud, par crainte de la répression.

Patrick Serre a parfaitement bien décrit un Verlaine qui a fait au mieux dans cette période terrible de l’Histoire de France.

Double conférence le 12 septembre 2020

Dans le cadre du cycle « Commémoration de la guerre de 1870 », deux jeunes professeurs passionnés ont donné le 12 septembre 2020 chacun une conférence :

. Benoît Abert, enseignant-chercheur, nous a entretenu de « Langue(s), nation(s) et vertu(s) : contradictions autour du « patriotisme froid » de la prose de Verlaine ». Ce fut l’occasion de découvrir un autre Verlaine, celui de ses écrits en prose, moins connus que sa poésie, un Verlaine patriote, à la fois dissident et anti-moderne.

. Kevin Goeuriot, historien et romancier, a présenté « La frontière franco-allemande de 1871 : son créateur, son tracé, son histoire ». Le lieutenant-colonel Aimé Laussedat a été chargé de tracer la frontière qui séparerait l’Alsace-Lorraine annexée de la France, et il a dû pour cela couper en deux des départements et des communes. Cette frontière a été matérialisée par 4.056 piquets (remplacés par des bornes par la suite) qui entourent côté français 14.522 km2 peuplés d’un million et demi d’habitants. Kevin a relaté cet épisode peu connu dans un ouvrage, Le semeur de larmes, paru en 2019 aux éditions des Paraiges. Ceux que l’histoire lorraine intéresse peuvent le retrouver dans de petites chroniques vidéo sur Facebook La Lorraine au cœur.

 

Rimbaud et Verlaine, témoins de la guerre de 1870

Dans le cadre du cycle « Commémoration de la guerre de 1870 », rencontre avec Patrick Serre, historien, sur le thème : « Rimbaud et Verlaine, témoin de la guerre de 1870 » au travers des textes.

Entrée libre
Réservation au 06.34.52.22.34.

Conférence « Au temps de Verlaine »

Dans le cadre du cycle « Commémoration de la guerre de 1870 », rencontre avec Benoît Abert,  enseignant-chercheur, et Kévin Goeuriot, historien et romancier, qui aborderont le sujet du point de vue historique et littéraire afin de rappeler le contexte de ce conflit et l’état d’esprit social et politique.

Entrée libre
Réservation au 06.34.52.22.34

Carte blanche à Patrick Serre, historien

« Paul VERLAINE : Un Poète dans la guerre de 1870 ».

En introduction à la commémoration des 150 ans de la guerre de 1870-1871, Verlaine est témoin de cette guerre qui conduira dans la spirale des deux grands conflits mondiaux du XXe siècle.

La « cravate à Verlaine »

Hommage annuel à Paul Verlaine le jour de son anniversaire, un 30 mars 1844…

Lectures poétiques et évocation du poète, puis passage de la traditionnelle cravate au cou de son buste.

Rendez-vous sous l’Esplanade à 17h00 devant le buste, boulevard Poincaré à Metz.

« Au pays de ma mère… » : sur les pas de Paul Verlaine en Artois

A leur retour du Salon du livre d’Etretat, les Amis de Verlaine ont tenu à découvrir le pays des racines maternelles de Paul Verlaine, à savoir Arras et ses environs. Pour cela, ils ont eu comme guides compétents et motivés Jean-Claude Vanfleteren et Gérard Devulder, respectivement chancelier et directeur de la Société des Rosati (créée en 1778 !) et de leurs épouses.

En effet, Madame Verlaine mère, née Elisa Stéphanie Dehée, est revenue vivre dans son pays natal après le décès de son mari en 1865, et son fils Paul est souvent venu lui rendre visite, à tel point que la ville d’Arras le considère aujourd’hui comme l’un de ses enfants.

Ce n'est pas tout à fait dans cette maison de la rue d'Amiens que Verlaine habita...
...mais dans une petite impasse qui en part...

Il faut dire aussi qu’entre fin 1892 et fin 1893, Verlaine entreprit une série de conférences entre la Belgique, les Pays-Bas, Londres et la Lorraine, et un poème récemment retrouvé, intitulé « Toast à distance / aux Rosati » et daté du 22 février 1894, indique qu’il souhaitait également venir en faire une aux « gens du Nord », mais qu’il ne pouvait pour des raisons de santé :

Gens du Nord, mes compatriotes,

Hélas ! Je vous avais promis

Quelques mots à propos de bottes

Comme on échange entre amis.

(…)

Cette conférence fut finalement donnée, mais au café Le Procope à Paris le 29 mars 1894 (1).

Devant le bel Hôtel de Guînes, siège des Rosati...
Jean de la Fontaine, patron des Rosati d'Arras

 

Le village natal de Madame Verlaine mère, Fampoux, où se  trouve le caveau familial de la famille Dehée, a été grandement détruit pendant la première guerre mondiale et ne ressemble plus du tout à celui qu’a connu Paul Verlaine. Celui-ci y venait rendre visite à sa famille depuis Arras par le chemin de halage du canal de la Scarpe ; les Rosati ont d’ailleurs demandé à ce que ce chemin soit appelé officiellement chemin Paul Verlaine.

Paul Verlaine est également venu en 1862 et 1865 à Lécluse, le village où résidait sa cousine Elisa Moncomble, épouse Dujardin, qui fut pour lui une sorte de tendre grande sœur adoptive, puisque le couple Verlaine l’avait recueillie après le décès de sa mère en 1842. Paul était secrètement amoureux d’Elisa, mais si celle-ci repoussa ses avances, elle lui donna l’argent qui lui permit de publier son premier recueil, « Poèmes saturniens », dans lequel le poème « Après trois ans » évoque le jardin de la maison d’Elisa à Lécluse.

Le petit cimetière où est enterrée Elisa Moncomble

Le hasard des dates a voulu qu’une série de photographies de la famille Verlaine ait été mise aux enchères à l’Hôtel Drouot en ce mois de novembre 2019. On y découvre les visages de Verlaine jeune, mais aussi d’Elisa Stéphanie Dehée, sa mère, et d’Elisa Moncomble. Ces photographies ont été acquises par la Bibliothèque Royale de Belgique.

 

Que ce soit à Metz, à l’Auberge du Lion d’Or de Juniville ou à Arras, Paul Verlaine apparaît ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre. Un très grand merci à Monsieur et Madame Vanfleteren et à Monsieur et Madame Devulder pour leur gentillesse, leur dévouement et leur culture. Et que les Muses continuent d’inspirer encore longtemps artistes, poètes et écrivains artésiens sous l’égide des Rosati d’Arras !

(1) Voir Les poètes du Nord, Gallimard, avril 2019.